Ce n’est pas un article à charge contre le premier ministre actuel, éphémère, et ancien maire de Nantes, c’est un prétexte, un exemple, c’est l’empirisme du smiley qui m’intéresse dans l’usage de ces « émoticônes » de la part du dit Jean-Marc sur Twitter.
C’est n’est plus un épiphénomène lié aux moins de 25 ans sur les réseaux sociaux, une grande partie des adultes utilise ces « smileys » pour exprimer une émotion ou simplement ponctuer un message avec vigueur.
« Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie …» disait Don Diègue sous la plume de l’illustre Pierre Corneille, je peine moi-même (je suis encore un jeune homme, je vous l’assure, on me l’a dit sur le marché, il y a quelques jours) à en comprendre l’usage.
A-t-on perdu les mots et leur usage au point de devoir « vous faire un dessin », un smiley ?
Les mots ne servent-ils pas à exprimer une émotion ? Sommes-nous si pauvres en vocabulaire pour devoir nous exprimer par des images ?
Je comprends doucement la technique moderne, celle où il faut s’exprimer le plus rapidement, celle où l’on nous demande d’apprendre la synthèse à nos élèves alors qu’ils ne maîtrisent pas encore l’orthographe, celle où faire un dessin permet de décrocher un sourire d’un visage ombrageux. Faire sourire, faire pleurer, autant d’émotions qui, autrefois, étaient incarnées par la littérature et qui, aujourd’hui, doivent obligatoirement tenir en moins de 140 caractères.
Jean-Marc Ayrault tente d’incarner une fonction autant qu’une époque, maladroitement, depuis Noël dernier. Quelqu’un de sa famille, un jeune, un petit neveu, une petite-fille, lui aura sans doute montré comment installer l’application permettant l’usage de ces petits caractères émotionnels sur son smartphone. Depuis, il l’a utilisé à quelques reprises.
Patriotique, avec le drapeau français flottant pour exprimer sa fierté lors d’un évènement sportif (Handball).
Sportif toujours avec une paire de skis adaptée à la fois aux J.O et aux vacances hivernales des français favorisés, toujours associé au drapeau français.
Un pouce levé pour une performance musicale des Daft Punk.
Et, le dernier en date à l’écriture de cet article, une voiture, pour récompenser l’élection de la 308 comme voiture de l’année.
Une société de l’image doit-elle perdre totalement l’usage de l’écrit ? Même si « les mots manquent aux émotions », si l’on doit s’en référer à Victor Hugo, je ne suis pas sûr que l’émoticône puisse pallier cela.